Fiction d'aujourd'hui, réalité de demain !

C’est quand demain? Hier, peut-être . . . Mister.Y 03/08/13


Oeillères et courte vue.

Je me suis rendu récemment chez mon ophtalmo pour une visite de contrôle. Quelle ne fut pas ma surprise, quand il m’a fait asseoir face à un panneau très inhabituel et m’a demandé de lire à haute voix  . . .

       


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J’ai commencé cette lecture avec intérêt, curieux d’en savoir plus sur le PMU, mais très vite, mon rythme de lecture s’est considérablement ralenti et j’ai ravalé mon sourire. A hauteur de l’antépénultième ligne, j’ai dû me frotter les yeux (vous aussi apparemment) pour déchiffrer «Dettes, Divorce, Hôpital, Suicide», toutes choses soigneusement masquées par le PMU. Mon ophtalmo m’ayant observé me dit :  «Vous n’êtes pas encore tout à fait addict aux courses, mais faites attention, le ver est dans votre portefeuille, le syndrome du PMU vous gagne. C’est une maladie pernicieuse qui peut se réveiller d’un Quinté sur l’autre. A titre préventif, je vous fais une ordonnance».


Je lui ai glissé un billet de 100€. C’est toujours ça que le PMU n’aura pas. Oui, c’est cher, je sais, mais c’est un grand spécialiste. C’est un professeur ès-Quinté. Esquinté par le Quinté. Il a fait de longues années d’études buissonnières, sur les gradins de Longchamp et de Vincennes.


Sorti de chez lui, j’ai sorti également l’ordonnance de ma poche, et j’ai pu lire sa prescription. Quel salopard! Il avait recopié mot à mot la mention obligatoire apposée après toutes les publicités du PMU et autres opérateurs. (voir plus bas)


J’ai enfin compris. Mon docteur partage ses honoraires avec le PMU, qui lui envoie ses addicts. Et la boucle est bouclée. Il ne me reste plus qu’à la boucler.


Jouons responsable(elle est bien bonne celle-là)

Ce terme générique peut vouloir tout dire. Notamment . . . vous êtes responsable de votre jeu. Nous PMU, (ou tout autre opérateur de jeu), nous n’y sommes pour rien. Nous ne faisons que vous pousser à jouer à outrance à coups de publicités mensongères du style : «Nous parions que vous allez gagner». Notre responsabilité s’arrête là. Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. (Phrase prononcée à la Chambre par Henri Queuille, plusieurs fois Premier Ministre sous la 3° République. Il se moquait des promesses électorales, et il savait de quoi il parlait).


Depuis quelques temps, le PMU sur Internet évite de mettre directement après ses annonces publicitaires, la mention pourtant obligatoire. Il contourne la loi, en mettant un bouton : Jouons responsable. Il faut cliquer sur ce bouton pour être averti du danger de jouer, et évidemment, pratiquement personne ne clique, donc ne lit. Dans la presse écrite (journaux hippiques) cela est plus difficile, il n’y a pas de boutons. Le PMU, et les autres opérateurs, à leur grand regret, son obligés de mettre en toutes lettres :


Jouer comporte des risques : endettement, isolement.

Appelez le 09.74.75.13.13 (appel non surtaxé)

(Quelle chance, le numéro de secours comporte deux fois le chiffre 13)


Cet avertissement est généralement écrit en tout petit, en lettres MAJUSCULES, rapprochées, fastidieuses à lire, absence d’accents, et noyé en évidé blanc sur noir, dans un cadre qui se confond avec le cadre bas de l’annonce publicitaire. Comme chacun ne sait peut-être pas, toute lettre blanche fine, noyée dans un fond noir, par un phénomène de capillarité dû à la mauvaise qualité du papier journal, rend le texte difficile à lire, avec un effet très proche du psycadélic. De surcroit, les caractères majuscules, ajoutent à la somnolence. Cela donne :

JOUER COMPORTE DES RISQUES / ENDETTEMENT, ISOLEMENT ... APPELER LE 09 74 75 13 13  (APPEL NON SURTAXE)



Fastidieux à lire non? Et nous avons de la chance. Ils n’ont pas pensé à l’écrire en italique. Ca viendra. Qui va lire cela? Moi peut-être. Certainement pas vous! Vous n’avez pas de temps à perdre, mais seulement . . . de l’argent à perdre. Le temps étant de l’argent, on ne peut tout de même pas perdre sur les deux tableaux. Il faut garder un peu de temps pour reperdre sur la course suivante. Cette mise en garde n’est pas pour vous. A en croire le PMU, vous ne pouvez que gagner. Dans cette course aux courses, vous ne voyez que le gain promis et non la perte assurée.


Croyez-moi, aux courses, à tout prendre, il vaut mieux laisser tomber.

                                                                                     Mister.Y 04/08/13


Ce n’est pas tout. Revenez me voir ici demain Je vous raconterai la véritable lutte du PMU contre l’addiction, façon Bélinguier. Héroïque ce Bélinguier! Vous verrez . . .





Bélinguier, si humain.

La main sur le coeur.

Le coeur sur la main . . .



Essayons de voir quel fut le combat acharné, glorieux de Bélinguier, pour défendre le Turfiste en perdition, sa veuve et son orphelin.


Je vais encore une fois vous pointer du doigts l’une des 20 erreurs MAJUSCULES de Bélinguier, Président d’une maladresse proverbiale, que je vais transformer en légendaire.


Porté par ma mémoire, qui malgré mon grand âge, ne se décide pas à flancher, voici ce que je peux vous assurer. Bien entendu je suis en train de m’organiser, retrouver notes et articles dans une montagne de journaux et archives, et je viendrai bientôt vous importuner avec dates et numéros de pages. Pour l’instant, je vais rester dans les grandes lignes et prétendre que . . .


Le PMU a été créé dans les années 30  (1930 bien entendu).

Pendant les premières 80 années, à ma connaissance, il n’a jamais, au grand jamais écrit ou prononcé les mots de dépendance, d’addiction     au jeu. Le PMU n’a jamais mis en garde quiconque du danger à trop jouer. Tout au contraire, il a poussé tout le monde à jouer à outrance, à se pendre au jeu, à se ruiner à mort, sans se soucier des dégâts qu’il infligeait directement à ses clients. Pendant 80 ans le PMU a prétendu améliorer la race chevaline, alors qu’il n’a fait qu’empirer la race humaine.


A en croire ma mémoire, concernant l’addiction, Bélinguier, le très maladroit Bélinguier, intervient il y a environ 8 ans. L’immuable constante entre un président du PMU et son successeur est la . . . jalousie. A l’époque, le PMU avait le monopole des courses de chevaux en France. Bélinguier mit son vilain nez dans quelques petits sites Internet, qui vendaient des paris sur les courses de chevaux PMU à partir de Malte et autres petites îles. Les montants traités par ces sites étaieint ridicules, pourtant le goulu Bélinguier a voulu faire interdire ces sites illégaux via le Conseil de l’Europe. Il en a fait son cheval de bataille. Bélinguier est parti en guerre. Bélinguier a perdu la guerre. Les gesticulations de Bélinguier ont fini par attirer l’attention d’un Commissaire de l’Europe. (M. Charlie McCreevy, à Bruxelles) qui s’est emparé de cette affaire, et plutôt que d’interdire ces sites illégaux, il les a tout au contraire légalisés au nom de la libre concurrence. Les monopoles sont interdits en Europe.


C’est ainsi que le Bélinguier a fait perdre au PMU son monopole, et les quelques sites illicites (Betclic, ZeTurf et autres), à l’époque sans grande conséquence sur le chiffre d’affaire du PMU, sont devenus des concurrents énergiques, dangereux, légaux. Bélinguier aurait mieux fait de mettre un mouchoir sur sa jalousie et laisser pisser le mérinos. La jalousie est un péché capital qui nuit au capital.   

                                    Mister.Y le 06/08/13   (je suis fier d’avoir écrit cette connerie)


Bélinguier s’étant aperçu de son énorme erreur d’avoir soulevé un tel lièvre, pendant les deux ou trois mois qui ont précédé la prise de décision du Conseil de l’Europe, s’est démené comme le beau diable qu’il est. Pour infléchir la décision du bouillant Commissaire de l’Europe  McCreevy, il a tenté en vain de présenter un dossier «Monsieur Propre» expliquant que le PMU était le gendarme du jeu. C’était d’après lui la seule entité capable de contrôler, combattre les excès. Tout y est passé . . .


- Bélinguier a prétendu que le PMU luttait efficacement contre le blanchiment
de l’argent, alors que rien n’était fait à ce sujet, pour la simple et bonne raison que le blanchiment de l’argent, à l’échelle mondiale, porte sur des centaines de milliards de $ par an, et le PMU à cette échelle n’est que poussière de poussière. La Blanchisserie PMU est définitivement fermée. «Circulez, il n’y a rien au lavoir».


(Pour être plus près de la réalité, il y a bien eu, du temps où le Quinté rapportait encore des sommes rondelettes, certains intermédiaires qui sont venus proposer environ 20% de plus que la valeur nominale aux gagnants, à conditions qu’ils acceptent d’être payés en liquide. Cela est très occasionnel et à l’échelle France, on ne peut pas parler de «blanchiment» mais de débrouille. Aujourd'hui, les Quintés/Ordre substantiels sont tellement rares, que je vois mal comment cette pratique pourrait subsister. Dans le microcosme de certains points-vente-PMU, notamment dans la région parisienne et autour des grandes agglomérations, il y a toujours de petites entorses, qui portent sur quelques milliers d’euros, Imaginons la situation d’un petit joueur qui tombe sur une combinaison qui lui rapporte 4.000€. La loi ne lui permet pas de la toucher en liquide. Par ailleurs il n’a pas de compte en banque, il est souvent même interdit de banque. Que faire? Il trouve toujours, au travers de conversations très localisées, un acheteur à un peu plus. On ne peut pas à cette échelle parler de «blanchiment de l’argent». Cela est une invention du PMU pour se poser en Monsieur Propre du jeu).


- Bélinguier a prétendu que les sites «offshore» risquaient de ne pas payer les gagnants. Archi-faux! C’est très cucul de prétendre pareille chose. Un site qui ne paye pas les gains aux parieurs est tout de suite repéré, perd rapidement sa clientèle et ferme.


- Enfin, pour la première, toute première fois, après 80 ans d’indifférence, on a vu apparaitre dans le discours du PMU la très opportuniste notion de «lutte contre le jeu excessif . . . contre l’addiction». J’insiste, pendant 80 ans, le PMU s’est totalement contre-foutu de l’addiction, de la mise en danger de ses clients! Il les a tondus, pelés même. L’argent n’est pas blanchi au PMU. En revanche, le Turfiste est lessivé par le PMU. Charité bien ordonnée commence par le PMU.


Bien entendu ce n’est pas tout. Quand on est bassement opportuniste, (c’est la moindre des choses que je puisse dire), autant l’être jusqu’au bout . . .


Pour comprendre ce qui va suivre, il faut revenir un peu en arrière. Remontons ensemble le temps. En 1960, André Carrus est président du PMU. Comme tous les présidents de PMU, il est  . . . jaloux, bien entendu. Jaloux de Monsieur X, (Patrice Des Moutis), un joueur qui gagne beaucoup d’argent au Tiercé. C’est interdit au PMU de gagner beaucoup d’argent. Il faut jouer, perdre la plupart du temps, «gagnotter» quelques petites sommes de temps à autre pour entretenir l’espoir d’enrichissement (bonus), rejouer immédiatement, puis tout reperdre rapidement. Voilà le profil du turfiste idéal.


Pour empêcher, je dis bien pour empêcher Monsieur X de gagner, André Carrus décrète qu’on ne peut pas jouer le Tiercé plus de 20 fois. Il s’y prend très maladroitement. (vous trouverez les détails de cette pantalonnade dans «ma véritable histoire du Tiercé»). Carrus dénonce Monsieur X d’avoir fomenté une manipulation de résultat dans une course de galop, (jamais aucune preuve n’est venue étayer cette accusation). Il le «cafte» à la Police. Il fait emprisonner ce turfiste pendant 7 mois comme si c’était un grand criminel. Il le persécute en justice, il lui permet malgré tout de continuer à jouer massivement (?) mais refuse de lui payer ses gains. (Voilà la plus belle contradiction du monde des courses. On prend l’argent, mais avec l’idée préconçue de ne pas le payer en cas de gain, ni de rembourser la mise - des centaines de millions - . Après la disparition de Monsieur X, l’argent n’est ni rendu à sa famille, ni redistribué aux gagnants de cette course. Qu’est devenu cet argent? Il s’agit tout de même de 600 millions de francs anciens!). En finalité, il désespère Monsieur X. Des Moutis perd sa santé, (de constitution normale, il perd malgré tout 15 kg en prison) perd sa raison, puis la vie. Il se suicide. Il expire. Cela permet à André Carrus de continuer à vivre, à respirer, à engraisser, à bedonner même! Lutter contre le PMU peut se révéler très dangereux. Il va falloir que je fasse attention à ce que je raconte . . . Je viens d’avoir 80 ans. Je ne voudrais pas mourir en bas âge. Au PMU, rien n’est aussi invraisemblable que la vérité !


A leur apparition, 20 ans plus tard, le Quarté et le Quinté seront à leur tour stupidement limités à 20 fois, pour éviter qu’un joueur plus habile que les autres ne puisse imiter Monsieur X. et trop gagner. Je vous le disais, au PMU, gagner est absolument interdit.


Nous voilà de retour vers 2005, au combat que mène Bélinguier pour tenter de réparer son imprudence, garder son monopole, convaincre le Commissaire de l’Europe que le PMU est le seul défenseur du turfiste addict. L’un des arguments évoqués à été le suivant : «Le PMU veille à ce que les joueurs ne tombent pas dans le jeu excessif. La preuve en est que depuis toujours le Tiercé, le Quarté et le Quinté sont limités à 20 fois». (faut oser)


Entre les mains de Bélinguier, cette limitation à 20 fois devient une arme à double tranchant. Il y a 50 ans le PMU s’en sert pour étouffer un joueur et l’empêcher de trop gagner. Puis, 50 ans après, Bélinguier s’en empare et prétend que cette limitation est là pour empêcher les turfistes de trop perdre.


Le temps passe. Les hommes aussi. (En réalité, le temps ne passe pas. Il nous regarde passer dans la plus grande indifférence). Est-ce que Bélinguier, il y a 8 ans, était totalement ignorant de ce qu’à fait André Carrus à Patrice Des Moutis? Je ne le pense pas. André Carrus est considéré comme le Dieu du PMU, alors que Bélinguier n’en est que le Pape. Un Pape ne peut pas ignorer ce que son Dieu a fait. S’il l’ignore, il est indigne d’être Pape. S’il le sait, il est indigne de prétendre le contraire. A lui de choisir sa voie. Les voies du Seigneur sont impénétrables, mais parfois ... pénétrantes.  («tiens, il faudra que je vous raconte une histoire de pénétromètre»)


C’est ainsi que le PMU s’est servi d’une limitation qui visait à ce qu’on ne gagne pas trop d’argent aux jeux de combinaisons, et ainsi protéger le PMU, et 50 ans après, pensant que personne ne se souviendrait de l’origine de cette stupide limitation, en renverser totalement le sens et prétendre que cette limitation était là pour protéger le turfiste, afin qu’il ne joue pas trop.


Devant la gravité de ce comportement, et malgré mon imagination, je  vais réfléchir 24 heures afin de trouver un qualificatif à hauteur de ce genre de procédé.                                                          Mister.Y 05/08/13                                                                          

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Après réflexion, je renonce aux grandes phrases du genre, «+ f--x-c-- que cela, on se fait greffer un a--- en peau de phoque». Les cruciverbistes apprécieront. Non, je vais garder une certaine réserve et dire . . . «Du haut de mes 80 ans, mon dédain vous contemple».                                                 

                                                                                       Mister.Y 06/08/13


Phrase légèrement inspirée du fameux «Soldats, du haut de ces Pyramides, 40 siècles vous contemplent» que Napoléon aurait prononcée lors de sa campagne d’Egypte. Mais il semblerait que cette phrase ne soit pas de lui. D’après certains historiens, Napoléon n’était pas en Egypte à ce moment précis. Alors, ça se trouve, cette phrase n’étant pas de Napoléon, elle est peut-être de moi. Qui d’autre? . . . Je vais demander aux historiens de faire des recherches et de me rendre ce qui n’appartient pas à César.

                                                                                     Mister.Y 07/08/13




 

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